J’ai testé les deux presque malgré moi. En piscine et en lac.
Je vais m’attirer les foudres de tous les passionnés qui pratiquent la plongée en bouteille, mais j’ai détesté.
Oui, le confort est là, on respire sous l’eau et on prend son temps, sans s’épuiser, on attend « le poisson » et la rafale se charge de faire le reste, pour peu que les réglages de l’appareil et la lumière ambiante le permettent. Mais à moins de remonter à la surface avec mes «ptits poissons», je n’ai aucun moyen d’estimer sous l’eau si l’hypothermie, la déshydration ou la fatigue les guettent.
Aucun moyen non plus de leur parler de mes attentes entre deux prises, de les guider, de leur proposer une pause, de répondre à leurs questions. On peut bien sûr remonter avec eux, mais quel intérêt dans ce cas d’utiliser du matériel de plongée ?
Personnellement, j’aime me sentir proche de mes ptits poissons et j’aime l’idée qu’ils ne se sentent pas abandonnés dans cet univers où nous sommes coupés de nos sens. J’aime avant tout partager, communiquer, sentir l’enthousiasme, protéger, et ressentir ce qu’ils ressentent et la seule vraie façon, c’est de se trouver exactement dans les mêmes conditions qu’eux.
Pour revenir à mes expériences, l’une s’est déroulée en apnée à la piscine, et faute de stabilité de la poche étanche en silicone qui protégeait l'appareil et d’un autofocus performant, la netteté sur les images est toute relative. Après une heure et demie, loin d’être épuisée, j’en redemande. Christian, qui gère l'école Mora Mora à Carouge et qui m'a permis d'accéder à la piscine des Pervenches, me ramène alors une stab. et un bloc de plongée. Je passe le reste de la séance au fond de l'eau, à attendre "mes p'tits poissons". Sur le moment, j’ai l’impression que c’est la solution idéale.
Je me rappelle avoir vu les images sur l’ordinateur au moment de la sélection et
de m’être demandée à quel moment vraiment cela a pu me servir. Même s'il en est ressorti quelques images intéressantes, je suis contente d'avoir considéré cette séance comme un entrainement.
Aussi, quand je propose d’organiser le prochain shooting dans le lac, pour immortaliser
Patrick, mon compagnon, dans sa tenue de photoreporter, et que notre meilleur ami Bob, nous propose d’emprunter le plus de matos de plongée possible, je suis sceptique.
Néanmoins, on parle d’une dizaine de
kilos qui maintiennent Patrick scotché au fond lacustre. On n’a pas vraiment le choix. La sécurité avant tout…il doit pouvoir respirer toutes les quinze secondes.
J’ai tellement mal vécu ce shooting. J’avais le sentiment de peser trois tonnes et pire encore que chacun de mes poumons pesaient trois tonnes ! Au fur et à mesure de la séance qui s’est déroulée sur plusieurs heures, je me suis délestée petit à petit. Dans un premier temps, J’ai demandé à Bob de ne mettre à ma disposition que le narguilé, ce détendeur me permettant de prendre mon air sans être nécessairement équipée d’une stab. et d’un bouteille d’oxygène.
Puis, j’ai enlevé ma combi, abandonné le narguilé pour revenir, à mes premières amours, l’apnée.
Cette légèreté, cette liberté, il n’y a pas meilleure sensation dans l’eau et j’ai la certitude que si j’avais pu plonger en apnée dès le début, j’aurais eu plus de résultats probants sur ce shooting. A vrai dire, les plus belles images ont toutes été faites tandis que j’étais en apnée.
Aussi, le shooting underwater qui a suivi a-t-il été réalisé entièrement en apnée, dans d'excellentes conditions. Le lac était plus calme, le soleil au rendez-vous, mes petits poissons Yannick et Charlotte étaient au top.
Et le résultat entre ces deux séances a juste été évident. 5 ptits poissons sur la première séance mi bouteille - mi apnée, 1/2 journée de prise de vues et, beaucoup de perte. Mais des merveilles tout de même, une ptite trentaine... contre 52 pour le shooting qui a suivi, entièrement réalisé en apnée, avec un seul couple, et en une heure !
En bref, chacun son truc. Perso, j’ai trouvé le mien. Ce sera l'apnée.
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