
DES METIERS ET DES HOMMES
Je ne suis plus photographe indépendante. Mais je serai toujours photographe dans l'âme et j'aurais toujours nécessairement besoin de marcher pour donner une chance à mon corps de se remettre, d'aller de l'avant.
Depuis plus d'un an, je parcours au quotidien la rue de Carouge. Et j'avoue que je ne pouvais plus la voir en peinture. Puis le projet dingue d'assainissement et réaménagement de cet axe névralgique que l'on connaît tous m'a embarquée. C'est l'un des plus gros chantiers actuels de Genève, et probablement le plus complexe.
En bref, ce que je ne peux plus faire :
- porter du matériel comme avant (entre 5 et 25 kilos suivant les mandats); je me contente du Leica Q2 à focale fixe, un concentré de technologie de pointe qui pèse 850g
- rester debout sans bouger (qu'à cela ne tienne, la rue de Carouge fait 800m environ)
- rester assise plus de 30mn à 45mn (ça flingue mes cervicales et titille mes lombaires), donc limitation des prises de vues, donc de la post-prod
En fait, j'ai bon espoir qu'avec une telle activité au quotidien, je puisse récupérer de plus en plus et de mieux en mieux. L'important, c'est d'y croire. C'est la rééducation que je me suis choisie et une thérapie indéniable pour reprendre confiance en mon corps.
En attendant, deux belles années se présentent pour mettre en lumière des métiers et des hommes, souvent sous-estimés, parfois même dénigrés. Et pourtant, jour après jour, c'est une vraie claque.
Merci à Induni, Scrasa, Rampini et tant d'autres de m'accueillir avec tant de bienveillance dans leur monde.
Je vous emmène au coeur de ce chantier hors normes.
























