Réalisations
Mes premiers mots ne seront pas très originaux, mais...
Si l'on m'avait dit un jour que je serais photographe, que je connaitrais l'avènement de la modernité, celle-là même qui nous a fait progresser de l'argentique au numérique, du labo où règne la lumière rouge à un simple logiciel comme Lightroom,
Si l'on m'avait dit que L'Usine Kugler à Genève exposerait mon projet "Quarantaine" le 15 mai 2021, le jour même de mes 45 ans, ces autoportraits nus nés du confinement sanitaire en 2020 qui m'aura incarcérée près de deux mois dans mon appartement de 43m carrés,
Si l'on m'avait dit que j'en ferais mon premier livre éponyme auto-édité et que dans la foulée je réaliserais un film sur le Covid avec ma consoeur Karine Bauzin, produit par Luna Films et diffusé par la chaine nationale RTS en 2022...
​
Franchement, je ne l'aurais pas cru.
​
Depuis 2019, ma vie de photographe a été propulsée par une créativité débordante, si bien qu'en 2022, mes pieds n'ont plus touché terre au sens propre comme au figuré.
Je suis partie en quête de nouvelles sensations, en quête de nouveaux portraits à réaliser, aussi poétiques qu'improbables. Sous l'eau.
6 de ces portraits du projet "Underwater Love" ont gagné le droit d'être exposés à la Galerie Breitenmoser à Genève, après avoir gagné le concours de Photo Genève en 2023.
​
Quelle vie de rêve c'était de pouvoir mettre des étoiles dans les yeux des gens qui m'octroyaient leur confiance.
​
Puis mon dos a lâché. En septembre 2024, j'ai déposé mes boîtiers, cessé d'être photographe indépendante.
Je croyais que c'était le plus dur. Faire mon deuil de Lhumen photographie. Puis j'ai compris qu'une page se tournait.
Au moins pendant un temps. Celui de digérer tout ça, peut-être d'y revenir ou de passer à autre chose.
​
Pour m'y aider, je me suis laisser absorber par le chantier colossal de la Rue de Carouge où je passe quotidiennement depuis mon opération. Et le petit boîtier Leica Q2 que l'on m'a prêté, léger comme une plume, me permet de vous partager mon retour à la vie et de mettre en lumière des métiers et des hommes.
​
Ce n'est pas si simple. Mais c'est un pas et il est chargé d'espoir.
​
​
Il a suffi d'une pandémie.
D'être séparée des miens.
D'affronter la peur et l'ennui. De me souvenir simplement que je suis avant tout une photographe.
Quarantaine, c'est une hymne à la vie, à ma vie.
​
c'est la capacité de lâcher prise dans un élément dont nous n'avons plus l'habitude depuis les 9 premiers mois de notre vie.
C'est une renaissance
qui se vit avec une légèreté infinie.
Sous l'eau.
MEMOIRES D'UNE PANDEMIE
​
Il nous fallait créer des archives, rendre compte de l'histoire à l'heure où le monde s'est littéralement arrêté de tourner.
Nous sommes parties en quête de témoignages.
Pour ne pas oublier.